Association des Maires et des Présidents d'intercommunalité du Jura
Résumé publié par le Dr Valérie Masson-Delmotte, PhD, climate scientist Paris Saclay.Bonjour ! Voici une présentation pour les francophones des principales conclusions du 6ème rapport d'évaluation du GIEC sur les bases physiques du changement climatique.
La conférence de presse (en anglais) a été enregistrée, et la vidéo est disponible ici : https://youtube.com/watch?v=z149vLKn9d8 et le rapport entier (en anglais) là : https://ipcc.ch/report/ar6/wg1/
L'artiste @environgraphiti a créé l’œuvre qui figure sur la page de couverture après s'être inspirée d'un graphique scientifique du résumé destiné aux décideurs.
Le changement climatique affecte déjà toutes les régions de notre planète, et chaque fraction de réchauffement supplémentaire affectera de plus en plus chaque région, de multiples façons.
Je rappelle que le GIEC ne mène pas de nouvelles recherches, mais fait le point sur l'état des connaissances, à partir de l'évaluation critique des éléments issus des publications scientifiques.
Les centaines de scientifiques qui ont travaillé sur ce rapport ont, ensemble, évalué l'état actuel des connaissances issues des sciences du climat. Ils ont examiné plus de 14 000 études, soit des quantités massives de données.
Pour cette évaluation, nous avons accueilli de nouveaux auteurs, dont deux tiers n'avaient jamais participé en tant qu'auteurs aux précédents rapports du GIEC. Notre équipe était composée de scientifiques de 65 pays du monde entier.
Au cours du processus de rédaction, qui comporte trois phases de relecture par la communauté scientifique et les gouvernements, nous avons pris en compte plus de 78 000 commentaires d'experts et de gouvernements. Tous les commentaires sont pris en compte par les auteurs.
En raison de la pandémie, les réunions prévues ont eu lieu en ligne et nous avons dû inventer une toute nouvelle méthode de travail, qui a abouti à un processus d'approbation en ligne sans précédent pendant deux semaines, fin juillet et début août.
On nous a dit que ce serait impossible. Mais nous l'avons fait !
Depuis le précédent rapport d'évaluation (en 2013), les sciences du climat ont connu d'importantes avancées dans le monde entier.
Au cours de ces années, les climatologues ont comblé des lacunes dans les observations du climat passé, ils ont amélioré les modèles climatiques et développé de nouvelles façons de combiner de multiples sources d’informations scientifiques.
En conséquence, nous disposons aujourd'hui de l'image la plus claire du fonctionnement du climat de la Terre et de l'impact des activités humaines sur celui-ci.
Nous savons mieux que jamais comment le climat a évolué dans le passé, comment il évolue actuellement et comment il évoluera à l'avenir.
Bien sûr, nous savons depuis des décennies que la planète se réchauffe.
Mais les changements récents que nous avons observés dans le climat sont maintenant généralisés, rapides et s'intensifient. Certains des changements que nous observons aujourd'hui sont sans précédent depuis des milliers d'années - ou jamais vus auparavant.
Pour mesurer l'évolution du climat, nous avons examiné un indicateur clé, la température moyenne de la surface de la Terre sur une période d'au moins une décennie, par rapport à la moyenne de la fin des années 1800.
Le rythme de réchauffement récent est sans précédent depuis au moins 2 000 ans.
Si l'on considère les dix dernières années, la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 1,1°C par degré.
En fait, chacune des quatre dernières décennies a été successivement la plus chaude depuis la fin des années 1800.
Cette température n'est pas le seul aspect qui est modifié.
Les niveaux des gaz à effet de serre continuent d'augmenter rapidement dans l’atmosphère.
Les concentrations actuelles de CO2 sont les plus élevées depuis au moins 2 millions d'années.
Au cours des 100 dernières années, le niveau de la mer s'est élevé à un rythme plus rapide qu’au cours des derniers 3 000 ans.
La superficie de la banquise arctique en fin d'été est à son niveau le plus bas depuis au moins 1 000 ans.
Et le recul des glaciers à l'échelle mondiale depuis 1950 est sans précédent depuis au moins 2000 ans.
Le réchauffement que nous avons déjà connu a des conséquences considérables. Le changement climatique contribue à l'augmentation des évènements de chaleur extrême, des évènements de précipitations intenses, et des sécheresses.
Depuis les années 1950, les extrêmes chauds (y compris les vagues de chaleur au-dessus des continents et en mer) sont devenus plus fréquents et plus intenses, les événements de fortes précipitations sont devenus plus fréquents et plus intenses.
Et nous constatons des augmentations des sécheresses dans certaines régions. Ces conséquences sur températures, précipitations et sécheresses affectent l'ensemble de notre planète - les personnes, mais aussi flore et faune, nature et agriculture. La saison de croissance des plantes s'est allongée en moyenne dans la plupart de l'hémisphère nord.
Les conditions météorologiques propices aux incendies - la combinaison de conditions sèches, chaudes et venteuses favorisant les feux de forêt - deviennent plus fréquentes dans de nombreuses régions du monde.